Comment un jeune prodige de 13 ans bouleverse le sens d’une partie perdue de Mah-Jong pour battre une cohorte de Yakuzas. Telle est la trame de départ d’Akagi.
La scène d’introduction, qui permet au jeune Akagi de révéler son génie du jeu, se déroule en 1958, soit, précisément, 13 ans après la guerre mondiale, où le Japon a connu la défaite, d’abord dans les îles du Pacifique, puis à cause de l’usage américain de la bombe atomique sur les villes de Nagasaki et Hiroshima. C’est aussi l’âge d’Akagi, qui peut aussi incarner le réveil du prodige « économique » japonais, contre le mauvais sort fait au pays « du Soleil Levant ».
Le mah jong, qui se dit majan en japonais, semble avoir circulé avec les mouvements des diasporas chinoises, mais c’est Joseph Park Babcock, envoyé à Soochow, en Chine, en 1912, comme représentant de la compagnie Standard Oil », qui, avec son épouse, prend plaisir à ce jeu. Il le ramène donc en Amérique, où il connaîtra un grand succès, dans ses bagages. Les Occidentaux jouent pour le plaisir de ce jeu « exotique », mais les Chinois jouent pour de l’argent. C’est alors qu’il est réintroduit au Japon, dans l’après-guerre, et qu’il s’y répand très rapidement, à partir de 1945. Avec le temps, ce sont les règles olympiques chinoises qui s’imposent.
Tout le monde n’est pas un prodige, mais les Japonais de la rue aiment souvent jouer en ligne dans des casinos tels que BETRNK.
Ce contexte nous ramène à la scène initiale, où Agaki va sauver un joueur en détresse de la ruine et des représailles d’un gang de Yakuzas, le crime organisé japonais, réparti en quatre grands clans. Le nom même de Yakuza, est tiré d’un jeu de cartes japonais. L’ensemble de ses syllabes forment l’addition des chiffres : 8 +9+3 = 20. Comme s’ils avaient tiré la mauvaise carte, équivalant à 0 et qu’ils étaient des « perdants » (venus des bas-fonds). Le mah jong est un moyen de s’enrichir rapidement, dans une société encore en reconstruction, mais où la précarité est encore la norme à la fin des années 50. La mafia japonaise s’est emparée des tripots et impose de lourdes sanctions aux perdants.
Au départ, le joueur endetté veut se servir de la présence d’Akagi pour détourner l’attention. Akagi ne sert rien du mah jong, mais risque quelques commentaires adressés au perdant, qui lui permettent d’améliorer sa position, et progressivement de reprendre la main. Le sachant plus doué que lui, l’endetté qui se refait lui cède sa place et le laisse jouer, tout en lui enseignant les rudiments.
Face aux Yakuzas, gagner ou perdre peut coûter cher
Akagi commence donc à battre un à un ses adversaires issus du clan yakuza. La question qui se pose maintenant est : jusqu’où pourra-t-il aller trop loin. Il est sauvé par une incursion de la police qui enquête sur la mort d’un jeune, au « jeu du froussard » : freiner au dernier moment dans une course au bord de la falaise. Un officier soupçonne Akagi d’être le conducteur survivant et reste pour l’observer. De fait, les yakuzas remettent à plus tard de « neutraliser » Akagi.
Dans la même nuit, Akagi bat tour à tour le joueur fétiche des yakuzas, Keiji Yagi et un autre expert du gang, Ichikawa, un aveugle à l’acuité démultipliée. Devenant une légende vivante, Akagi préfère disparaître.
En 1964, Akagi a 19 ans. Un certain joueur, se prétendant être Akagi lui-même, fait irruption pour tromper les dirigeants yakuzas et leur subtiliser une fortune. Le vrai Akagi a refait sa vie et travaille dans une usine de jouets. Piqué par la curiosité et gêné par l’imposture, le vrai champion cherche à combattre l’imposteur. Cela ne se fait pas, puisque le faux Akagi est battu par Urabe, issu d’un autre clan yakuza.
On retrouve le faux Akagi, assassiné d’une seringue dans bras qui le vide de son sang, ainsi que toute une série de jeunes de son âge. On le doit à Iwao Washizu, un richissime blasé ayant circulé dans toutes les sphères de l’Etat japonais et qui provoque des adversaires à une partie de Mah jong mortel pour dissiper son ennui.
Les règles de Washizu imposent un jeu transparent, où aucune tuile n’est cachée. Le richissime y parie toute sa fortune et Akagi, sa vie, avec une seringue plantée dans le bras.
Qui l’emportera ? Le prodige du Mah jong ou le vieux blasé meurtrier ?
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