Après l’obtention de son diplôme, Ito Kaiji déménage à Tokyo pour trouver un emploi. Mais rien ne s’offre à lui, parce qu’il néglige son physique et qu’il est fantaisiste et plutôt bizarre. On est en 1995, et le Japon connaît la première grande récession depuis 1945. Sa situation se dégrade et il se met à boire, à fumer, à esquinter des voitures et à se focaliser sur le moyen de pouvoir obtenir l’argent. Il en conçoit des crises de larmes amères.
De fil en aiguille, il se met à parier, mais glisse vers l’enfer du jeu.
Rien de tel que les amis… pour vous enfoncer encore plus !
Il commence par prêter de l’argent à Furuhata, qui le dépense et s’endette. Pire, Furuhata signe une décharge déclarant qu’en cas de problème personnel, c’est Kaïji qu’il désigne comme devant acquitter ses dettes.
Au Japon, ce sont les confréries Yakuza qui règlent les impayés des dettes de jeux.
Une soirée équivaut à dix ans de dettes
Deux ans après, survient un Yakuza, qui lui apprend que c’est à lui de la payer. Les 300 000 yens du prêt de Kaïji se sont transformés en 3 millions de yens. Le débiteur a, évidemment, disparu.
Le Yakuza est bon prince et offre le choix à Kaïji :
- soit régler son « ardoise » en dix ans
- soit embarquer sur un navire baptisé « Espoir » (en français) pour une soirée.
Espoir, un navire qui porte bien son nom ?
Bien que les jeux du manga soient fictifs, Kaiji réussit parce qu’il utilise des tactiques intelligentes pour gagner. Dans la vraie vie, les Japonais utilisent des stratégies telles que la méthode Cocomo pour défier les probabilités : celle-ci permet de récupérer la perte globale causée par des pertes consécutives grâce à une seule victoire. De plus, plus on perd longtemps d’affilée, plus on obtiendra un profit important quand on gagnera.
Qui sont les propriétaires d’Espoir ?
Il y a d’abord Kazutaka Hyōdō, un homme qui pèse plusieurs milliards de yens, Président de la société Love Emperor, qui sponsorise le navire Espoir et beaucoup d’autres tripots clandestins. La raison profonde de ce passe-temps est qu’il est blasé de la routine des jeux classiques. La seule chose qui le distrait, c’est de voir les joueurs crouler sous la peur et la perte de tout… espoir. D’où le nom trompeur dont le bateau est affublé.
Autre personnage peu fréquentable / Yukio Tonegawa, animateur des jeux qui se déroulent sur ce navire et important responsable au sein d’une organisation dénommée « Empire de l’Amour ». Il va aussi affronter Kaïji dans le cadre d’un jeu tronqué qui s’appelle e-card.
Des jeux pour effacer sa dette ou signer son arrêt de mort ?
Pierre-feuille-ciseaux
Avec 12 cartes, trois étoiles et une somme de un à dix millions, de yens, les joueurs s’affrontent quatre heures durant. À chaque victoire, le gagnant perçoit une étoile du perdant et on élimine les deux cartes de l’enjeu. Pour gagner, on doit conserver ses trois étoiles et s’être débarrassé de toutes ses cartes. Mais, même victorieux, le gagnant doit rembourser son emprunt de début de partie et cet argent prend des intérêts de 10% toutes les dix minutes. Les perdants rejoignent les camps d’astreinte à des tâches dégradantes.
Derby humain
Les joueurs ne sont prévenus de rien, mais doivent traverser très vite une poutre à plusieurs mètres au-dessus du sol. Sur quatre poutres, les organisateurs placent trois parieurs sur chacune, après les avoir hissés au-dessus d’une cour en béton : pour passer, il faut pousser les autres dans le vide. Ils s’écraseront en bas. Les deux premiers remportent un gage de vingt et dix millions de yens. Mais comme le chèque est factice, ils doivent traverser dans l’autre sens à plusieurs dizaines de mètres, pour l’échanger contre de l’argent. La poutre a été électrifiée pour corser le tout.
E-Card
Kaïji va affronter Tonjegawa, mais celui-ci pipe les dés. Chacun a cinq cartes en main. Puisque Kaïji n’a pas d’argent, l’enjeu devient son oreille, avec une pointe à 30 millimètres du tympan. Tonegawa dispose d’une montre qui lui transmet des informations sur l’état physique de Kaïji.
One Poker
On le devinerait presque : c’est un Poker à une seule carte. Ils doivent miser des statuettes d’une valeur de deux cents millions de yens et des statuettes rouges d’une valeur d’une vie : si la personne perd sa statuette, elle est condamnée à mort.
Toutes ces épreuves mises bout à bout, quelles sont, selon la méthode Cocomo, les chances subsistantes de Kaïji d’arriver jusqu’au bout de la nuit ? Bien malin qui le déduira de ce qui précède…