Kakegurui (Joueur Compulsif) est une drôle d’institution scolaire à double-fond : l’école Hyakkaō reçoit les enfants des familles les plus fortunées du monde. Le jour, c’est une académie respectable, qui leur enseigne les langues, la géographie, les mathématiques. Mais la nuit, elle se transforme en école du jeu et du vice, leur apprenant à manipuler les cartes et les gens : tout ce qu’un jeune « bien éduqué » doit apprendre pour faire ses classes dans les arcanes du pouvoir. Selon que tu seras performant au jeu d’argent, tu deviendras puissant ou misérable…
Quand survient Yumeko Jambami, une magnifique bishōjo (jeune fille), qui va bouleverser cet ordre hiérarchique bien huilé, avec ses maîtres et ses esclaves.
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Ici, le jeu d’argent définit votre position dans la hiérarchie de l’école. Mais cet univers est si impitoyable, que ceux qui ne paient pas suffisamment ou s’endettent, sont aussitôt relégués tout en bas de l’échelle sociale. Les cents les plus appauvris sont parqués, ils perdent leurs droits et portent un collier qui définit leur appartenance à la catégorie domestiquée : soit comme « Pochi » pour les garçons, soit comme « Mike » pour les filles. Tant qu’ils en restent à ce stade, ils subissent les mauvais traitements des riches et sont considérés comme « esclaves ».
Mais s’ils sont a priori devenus des loosers, Pochis et Mikes disposent encore d’une solution pour en sortir : en défiant n’importe qui, ils peuvent tenter de changer et de réintégrer leur rang « normal ».
Yumeko Jambami, elle, est d’une autre trempe : dès son arrivée à l’école, elle montre avoir le défi dans le sang, puisqu’elle va prendre les risques les plus fous pour bousculer cet ordre qu’on vient de décrire. Si bien que le Conseil des élèves se ligue contre elle pour « la remettre à sa place », si jamais elle en a une. Elle ne vit que pour l’adrénaline, donc l’argent l’indiffère et un acolyte, Ryōta Suzui dit d’elle qu’elle a la « folie du jeu », qu’elle va donc au-delà du « conservatisme » du club des élèves.
S’il y a bien deux élèves qui n’ont rien, au départ, pour s’entendre, ce sont bien Mary Saotome et Yumeko Jambami. Une bonne raison à cela, Mary bénéficie du respect unanime de sa classe, avant que Yumeko n’y entre.
Mary a d’ailleurs fait de Ryōta Suzui son esclave personnel. Se piquant d’orgueil, elle escompte bien en faire autant avec la nouvelle arrivée et la défie. Or, ayant repéré comment Mary s’y est prise pour leurrer Ryōta , Yumeko expose de quelle façon elle s’y prend pour tricher. Mary devient donc une « Mike » à son tour. Mais, par bien des détours, elle parvient à se libérer de ses dettes et trouve plus habile de devenir l’alliée, plutôt que l’ennemie de Yumeko.
La rivalité entre Yuriko, la tradition, et Yumeko, l’intruse effrontée
Ce qui devait arriver arriva : en voulant venger son amie Mary, humiliée, Yumeko est vaincue par Yuriko Nishinotōin, qu’elle a insultée et qui lui inflige une dette de 350 millions de yens. Paradoxalement, Yuriko, est calme, gracieuse et bien élevée. Ses yeux apparaissent fermés en permanence. Elle est Présidente du club de culture traditionnelle, vêtue conformément à son statut, avec un kimono portant les lys de son prénom. Elle cherche à utiliser sa position pour protéger les autres et leur éviter de tomber en esclavage. Mais elle peut être impitoyable, lorsqu’elle se sent menacée, ce qui est, évidemment, le cas, face à Yumeko, à qui tout semble permis. La nouvelle élève, Yumeko Jambami découvre comment Yuriko triche pour éliminer les autres et conserver son poste…
Un perpétuel jeu de la chaise musicale ?
Au cours de ces défis inter-individuels incessants, on s’aperçoit que la confrontation n’est pas l’unique mode de comportement. On l’a vu, à travers les cas de Marie, qui, en définitive, choisit l’alliance avec sa rivale préalable Yumeko. C’est aussi vrai quand le dévoilement de la triche de Mary libère, du même coup, son ancien « animal de compagnie », Ryōta, qui choisit d’accompagner partout sa libératrice, Yumeko.
On croise aussi de puissantes familles, d’autres ensorceleuses, et on comprend que chaque « Anime » est un univers en soi, doté de capacités exceptionnelles, mais qui peut aussi les perdre.
Comme Yumeko, c’est parce qu’il sort de sa zone de confort pour prendre des risques, échafauder des stratégies, le cas échéant, des alliances bénéfiques, qu’il se libère de l’ordre pesant et redevient lui-même : un Anime, c’est-à-dire un être « inclassable » !
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