Tite Kubo (Bleach) au début ne voulait pas dessiner, il déconseille aux jeunes mangaka de publier leurs oeuvres sur les réseaux sociaux

4e partie de la série Legendary Manga Artist Special Interview avec Tite Kubo.

Tous les mangaka du Jump aiment le Jump.

Quand il était un artiste débutant, Tite Kubo était de ceux qui « ne dessineraient pas. »

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« J’avais publié deux one-shots, mais je ne parvenais pas à trouver la motivation pour continuer. C’est alors qu’on m’a dit « Nous vous avons alloué 45 pages dans le magazine, alors dessinez. »

Ce n’était pas habituel qu’on donne autant de pages à publier pour un nouvel artiste, sans être passé par un des concours du Jump.

« Ils m’ont dit, « Si vous ne dessinez pas, nous allons publier des pages blanches. Vous êtes d’accord avec ça ? Et c’est ainsi que mon troisième one-shot BAD SHIELD UNITED est arrivé »

Peu de temps après, Kubo est tombé dans une autre période « sans dessin. »

« Après un an ou moins mon éditeur m’a dit, « Préparons un chapitre avec des storyboards pour viser une pré-publication, seulement pour leur montrer ton enthousiasme. Il n’aura pas le feu vert durant la prochaine réunion des éditeurs. » Alors j’ai dessiné ZOMBIE POWDER et il a finalement été approuvé pour une pré-publication pour une série. »

Aux réunions des éditeurs, la norme était de donner trois chapitres remplis de storyboards afin d’être retenu pour une sérialisation.

Kubo a été accepté seulement avec un, un autre fait inhabituel.


« C’est plus tard que j’ai découvert le consensus parmi le staff éditorial qui était « Envoyez ce gamin à Tokyo. Nous devons le faire dessiner. »

C’était clair que le staff éditorial était unanime dans le fait d’aider Kubo à se développer en tant que mangaka.

« J’ai compris que le dessin me manquait, une année après que ma première série se termine. »

Le premier manga de Kubo a été publié pendant 6 mois, bien qu’elle se soit terminée sans qu’il ait la main mise sur l’enchaînement entre les chapitres.

« Il y a eu beaucoup d’essais et d’erreurs, mais cette expérience m’a probablement appris à dessiner plus vite qu’avant. »

Une autre année est passée avant que BLEACH n’arrive. Kubo s’était semble-t-il établi comme un mangaka qui « ne dessinait pas » quand son éditeur a déclaré, « Je nous ai eu la place au début du magazine Akamaru Jump ». Le one-shot publié sera connue comme étant le chapitre pilote de Bleach.

« On m’avait dit d’apporter des extraits et le titre, alors je l’ai fait. À l’époque, Ichigo portait un costume et maniait un fusil; j’avais nommé le manga SNIPE. Cependant, quand il fut le moment du storyboard, j’ai commencé à être intéressé par l’idée de Shinigami – Quelque chose que personne n’avait encore lu… Les costumes ont été remplacés par des kimonos, et les fusils par des katanas. Avec ça, SNIPE n’était plus un titre qui convenait et je l’ai changé pour BLEACH. La décision a été faite au dernier moment, alors le premier teaser a être passé avait le nom « SNIPE ». (Rire) »

La version one-shot de Bleach a pris la place N°1 dans le sondage de popularité, et à alors été approuvé pour une sérialisation.

« Bien que mon éditeur avait toujours parlé de faire une longue série, il m’avait aussi dit, « Kubo-kun, tu vas probablement être fatigué de tout ça dans deux ou trois ans. » Et c’était la vérité, j’ai perdu facilement de l’intérêt. Quand Bleach a commencé, je n’avais jamais imaginé de le poursuivre aussi longtemps que je l’ai fait. Je me suis attaché aux personnages et j’ai commencé à vouloir dessiner différents traits de leurs aspects. Avant même de m’en rendre compte la série avait été publiée depuis un long moment. »

La série a eu sa grande fin en 2016, après 15 ans de publication.

« J’ai envoyé une sacrée dose de matière pour l’arc final. (Rire) Des choses comme, « Hitsugaya qui devient adulte » et beaucoup que j’ai gardé jusqu’à l’arc final. Dans un sens, faire ça a permis de finir le manga dans une plutôt grande excitation. »

La suite et la fin de la traduction est à venir !! Restez à l’affût !

Chéris la faim et l’impulsion instinctive en toi

Lire le Jump est devenu vraiment plaisant, » dit Kubo, « probablement parce que je peux m’asseoir et prendre mon temps maintenant. Je lis avec l’intention d’en profiter en tant que lecteur, mais quand je discute avec ma femme elle note « Tu es un mangaka après tout. » Plus j’apprécie un manga en particulier, plus j’imagine « comment j’aurais dessiné ça. » Je ne peux pas m’empêcher d’en parler. »

« Je crois que le qualité globale du Jump s’est améliorée. Cependant, je ressens qu’il n’y a pas assez de manga simple, avec de l’amusement insouciant. Un où il y a tellement de second degré, que tu ne peux pas t’empêcher de le lire… Ça serait super d’avoir plus de mangas impressionnants comme ça. Eh bien, je pourrais parler toute la journée, mais ce qui compte vraiment ce sont les mangakas qui sortent leurs travaux en ce moment. Honnêtement, j’espère qu’ils ne font attention à rien d’autre mise à part leurs oeuvres. »

Kubo lance un avertissement concernant un phénomène actuel de l’industrie du manga

« Je ne recommande pas vraiment aux nouveaux venus, qui n’ont pas encore débuté, de publier leurs mangas sur les réseaux sociaux. Bien entendu, il y a des exemples où les réseaux sociaux apportent aux nouveaux artistes de plus grandes opportunités, peut-être même publier des tomes. Ça ne serait pas bien de faire des vérités générales, mais c’est comme ça que je le ressens concernant ce phénomène. »

« Recevoir des retours quasi-instantanés ne pourrait pas être bénéfiques pour les mangakas. Quand tu reçois une réaction positive, tu te sens plus heureux mais moins affamé pour faire mieux; quand tu reçois une réaction négative, tu atténues le tranchant qui rendait unique ton oeuvre. Tu finis pas dessiner quelque chose que tu ne voulais pas dessiner. »

« Je crois que la faim et l’impulsion instinctive sont des caractéristiques précieuses pour un mangaka. Si tu perds de vue trop tôt tes convictions, il sera difficile de les retrouver par la suite. J’espère que les mangakas en devenir ne trouveront jamais acceptable de renoncer face à ce joli monde. Protéger la pureté de son oeuvre. C’est important de se rappeler, que lorsque tu te retrouves à dessiner pour te conformer à l’opinion d’une seule personne, tu rejettes toutes les autres. »

Que veux dire « Weekly Shônen Jump » pour Kubo-sensei ?

Comme la maison de mes parents à Tokyo, il peut y avoir des moments où tu commences à ne plus l’apprécier, mais au final tu l’aimes et tu ne peux pas vraiment couper les ponts avec.


L’interview complète sera incluse quand le Weekly Shounen Jump Exhibition Vol.3 Official Illustrated Book.

Bleach © Tite Kubo/Shūeisha Inc., Tv Tokyo, dentsu, Pierrot

Source: https://twitter.com/SpotifyJP/status/1011116730746191873, http://www.j-bleach.com/special/, https://www.instagram.com/bleach_official_pr/