Dans le second numéro du Shonen Jump GIGA (anciennement Shonen Jump Next!!) du 26 Mai 2017, le magazine a publié, comme nous l’avions informé, une interview croisée entre le mangaka Tite Kubo et Yusei Matsui connus pour leurs mangas Bleach et Assassination Classroom. Les deux auteurs répondent à quelques questions qu’on leur a posé.
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Voici donc l’une des questions posées à Tite Kubo (Les autres questions/réponses traduites arriveront sûrement plus tard)
Interviewer: « J’ai entendu parler du fait qu’il y a une différence entre ce que tu veux dessiner et ce que tu peux dessiner. Que pensez-vous de cette idée, vous deux les sensei ? »
Kubo: (En riant) J’ai écrit mes idées à propos de Bleach bien avant que le manga soit publié, mais beaucoup de papiers sur lesquels elles étaient écrites ont disparu à cause du manque d’attention. »
Ici Kubo réponds à une question a propos de son processus de créations et mentionne son état de santé.
Part. 1
Kubo Tite X Matsui Yūsei
Les secrets du processus de création.
Q&A special.
—- “Il y a une différence entre les choses que tu veux dessiner et les choses que tu peux dessiner. Le créateur devrait dessiner les chosent qu’il peut dessiner. C’est ce que j’ai entendu, mais que pense les deux senseis à propres de cette affirmation ? » C’est une question venant de « Red Pencil San » (nom d’artiste).
Matsui: Avant tout, je crois que Kubo sensei est probablement à l’opposé. Vous dessinez les choses que vous voulez dessiner, n’est-ce pas ?
Kubo: C’est exact. Parce que, je crois que les choses que je veux dessiner, sont des choses que je peux dessiner…
Matsui: Je me disais bien…!
Kubo: Si j’aime quelque chose, je vais essayer de le dessiner.
Matsui: Dans mon cas, c’est l’opposé. Il n’y a pas d’autre choix d’aimer les choses que je peux dessiner. Comme un prérequis, il y a cette idée que les lecteurs n’approuveront pas quelque chose que je ne peux même pas dessiner.
—- Oh, Je vois.
Matsui: Tout au long des essaies et des erreurs, quand les lecteurs disent « C’était intéressant, pas vrai ? » à propos de certaines choses, ce sont ces choses qui deviennent « ce que je peux dessiner. » S’ils l’approuvent, je vais essayer de me concentrer intensivement dessus la prochaine fois, et alors que je suis dans l’étape où je vais utiliser mon crayon, je pense qu’il va graduellement évoluer dans le sens de quelque chose que je veux dessiner. Cela tourne autour des lecteurs au départ. Comme le débat qui de la poule ou de l’œuf est apparu avant, je crois que cela importe peu de ce qui est bon ou ce qui est faux.
—- Inversement, du point de vue de Kubo sensei c’est dessiner ce qu’il aimerait dessiner plutôt que ce qu’il peut dessiner. Est-ce que cela veut dire que c’est comme une extension d’un loisir de sensei ?
Kubo: C’est absolument vrai.
Matsui: Kubo sensei a une fois dit quelque part « Peu importe comment je l’exprime, si quelque chose me vient à l’idée et que je ne le laisse pas sortir, je ne me sentirai pas satisfait. » n’est-ce pas ? Cela m’avait laissé une forte impression.
Kubo: Ah, oui c’est vrai. Si je ne le dessine pas, je vais commencer à me sentir pas bien quand ça ne prendra pas forme.
—- Vous ne voulez pas laisser des idées inactives dans votre esprit, c’est ça ?
Kubo: C’est exact. Alors je vais le dessiner sur-le-champ et puis je la placerai à côté de moi.
—- Mais ça ne veut pas nécessairement dire que vous voulez l’intégrer à votre travail ?
Kubo: Oui c’est vrai. Parce que je dessinais « BLEACH » tout le temps, il y avait beaucoup d’idées que je pouvais pas utiliser. Tout de suite, je composerais un storyboard ou quelque chose… cela s’est perdu à plusieurs reprises.
Matsui: Waaa!
—- Quel gâchis !
Kubo: Je ne sais pas où ils sont passés. (Rires)
Matsui:J’aimerai vraiment les lire. (Rire) Parce qu’ils ont été dessinés avant la série, non ?
Kubo: Oui. Mais je ne les ai pas stockés, parfois je ne savais pas quelles notes j’avais jeté.
—- Donc c’est un gâchis (rire)!
Matsui: Sur quoi avez-vous écrit vos notes ?
Kubo: C’était sur du papier blanc. C’est sur ces papiers que je dessinais généralement mes storyboards. Cependant, durant les dernières étapes de la série, je n’avais plus le temps de faire ça…
Texte: (Après la fin de la série) “Quand j’ai fait une IRM, les tendons de mon épaule étaient rompus. » (Kubo)
Matsui: C’est vrai, je voulais vous demander. En poursuivant une série hebdomadaire, n’avez-vous jamais commencé à vous sentir étourdi en plein travail ?
Kubo: Étourdi (Rires)?
Matsui: N’avez-vous jamais momentanément senti que vous écriviez quelque chose de façon automatique ?
Kubo:Ah, je comprends ! J’ai saisi !
Matsui: Un état dans lequel vous êtes capable de dessiner parce que votre corps a mémorisé comment dessiner. Étant donné qu’il n’y avait plus vraiment de souplesse dans le dessin, tout en réfléchissant à de nombreuses choses, comme je le faisais à mes débuts. Kubo sensei, à quel moment avez-vous perdu cette souplesse ?
Kubo: Je dirais, probablement vers les 3 dernières années ?
Matsui: Heeeein !! Plus de 10 ans après le début de la publication !?
Kubo: À ce moment, ma condition physique s’est tellement détériorée, j’avais perdu cette souplesse.
Matsui: Pour moi, c’est arrivé après les 3 premières années (Rires). À ce moment que ce soit « Neuro, le mange-mystères » ou « Assassination Classroom », dès que les 3 ans sont passées, j’étais déjà dans un état second.
Kubo: Ahaha (Rires).
Matsui: Les 15 ans que « Bleach » a atteint est une durée extraordinaire impossible à imaginer. Donc, je me demandais s’il y avait quelque chose pendant cette période que seulement Kubo sensei pouvait voir.
—- Vous avez été capable de tenir jusqu’à 10 ans avant que votre condition physique ne se détériore ?
Kubo: C’est ça. J’ai pu continuer à dessiner comme d’habitude pendant 10 ans, après la détérioration de ma santé, je prenais conscience de la gestion de ma condition physique. Dés lors, j’essayais de ne pas attraper froid.
Matsui: C’est une façon particulière de le dire, mais, quand j’étais plus jeune, il y avait une partie de moi qui pensait que j’étais invincible. Quand je suis tombé malade une fois, j’ai perdu confiance dans cette pensée « j’avais tort… » (Rires).
Kubo: Oh Je vois. J’attrapais fois même quand j’étais encore jeune, je prenais des médicaments et alors je m’endormais pendant 6 heures pour me soigner. Je pensais que ma santé devenait mauvaise les matins. Je sentais que j’irai mieux dans l’après-midi et que je travaillerai à ce moment, mais c’est graduellement devenu inefficace.
—- C’est triste ça…
Matsui: Les pressions de faire une série hebdomadaire sont vraiment ahurissantes, alors cette grosse pression a été remplacée par toutes sortes de coups de froid pour moi. Eh bien, dans mon cas, mes séries n’ont pas été aussi longues que celle de Kubo sensei, alors heureusement il n’y a pas eu de déclin important de ma santé… Je ne suis pas sûr si je pourrais ou pas dessiner de la même façon une prochaine série.
Kubo: Ça empire petit à petit.
—- Est-ce quelque chose lié à l’âge ?
Kubo: Eh bien, durant une série, l’adrénaline remonte à la surface et vous ne pouvez plus comprendre votre pauvre état physique. Alors j’ai fini par attraper des coups de froid quand des doubles magazines arrivaient.
—- Il y avait une discussion à ce propos dans votre dernière conversation…
Kubo: Cette fois, quand ma longue série s’est terminée, ma santé est devenue bien pire que ce j’aurais pu imaginer.
—- Que s’est-il passé ?
Kubo: C’est comme si tout ce qu’y était arrivé jusqu’ici est arrivé au même moment !
Matsui: Ha ha ha (Rires).
Kubo: Particulièrement parmi cela, je pensais toujours à mes douleurs à l’épaule. Et alors, même après plusieurs mois, ça ne s’est toujours pas, le moins du monde, amélioré.
—- Uh huh.
Kubo: Quand j’ai fait une IRM, les tendons de mon épaules étaient rompus.
—- Heeein !?
Kubo: J’ai l’habitude de faire reposer le poids de mon corps sur mon épaule gauche quand je dessine. Il semblerait que ce soit arrivé parce que mon épaule a supporté cette charge. On m’a dit que c’était une fracture partielle.
Matsui: Vous voulez dire que vous n’aviez pas réalisé que ça l’était ?
Kubo: C’est devenu terriblement douloureux le jour après avoir fait le manuscrit pour le dernier chapitre.
—- Fascinant…
Matsui: En effet, c’est fascinant.
Kubo: Vraiment ?
Matsui: Oui, bien sûr ! Ce n’est pas du tout normal. Entendre ça me met la honte. Je me demande si vous avez fait le manuscrit en pensant « Je vais aussi loin qu’abandonner entièrement mon corps et mon âme pour ça » ? (Rires)
Kubo: Pas du tout. (Rires).
—- Plus Kubo sensei ne ressent pas la douleur, plus il se dit « Je vais dessiner quelque chose que je veux dessiner » hein ?
Kubo: Oh, on revient à la discussion du début (Rires).
—- Revenons à nos moutons (Rires).
Matsui: Je pense qu’une série ne tiendrait pas une année s’il n’y a pas de plaisir (Rires)
Kubo: C’est vrai, elle ne pourrait pas.
Ce n’est qu’une partie de l’interview, on mettra à jour l’article avec les autres dialogues quand ils seront disponibles.
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Tite Kubo a débuté son manga le 20 août 2001 dans le Weekly Shônen Jump de l’éditeur japonais Shueisha et l’a terminé le 22 août 2016. L’arc final avait débuté en février 2012. Le tome 74 et dernier tome du manga est sorti le 4 novembre 2016. En France les éditions Glénat éditent le manga et sortent le tome 73 le 3 Mai 2017.
L’adaptation animée de Bleach, compte 366 épisodes (Chapitre 479 – Fin du tome 54) et s’est arrêté le 27 Mars 2012. Et malgré le désir des fans et du staff de l’anime de reprendre la série, pour l’instant aucun travail de reprise n’est prévu.
Bleach © Tite Kubo/Jump Comics, Shueisha, Tv Tokyo, dentsu, Studio Pierrot
Assassination Classroom © Matsui Yûsei/Shueisha, Ansatsu Kyoushitsu Project, Studio Lerche, Fuji TV
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